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SIHH 2019, des horlogers à nouveau d’aplomb
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SIHH 2019, des horlogers à nouveau d’aplomb

lundi, 14 janvier 2019
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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7 min de lecture

Si l’on devait caractériser le millésime 2019 du Salon International de la Haute Horlogerie, qui ouvre ses portes en ce lundi 14 janvier, on pourrait volontiers se référer à une montée en gamme mécanique de la part de Maisons à la confiance retrouvée.

Il était temps ! Enfin ! Après trois années marquées par de fortes giboulées ponctuées de quelques avis de tempête, la météo horlogère est aujourd’hui nettement plus clémente. En extrapolant les dernières statistiques de la profession, on peut en effet s’attendre à une croissance des exportations horlogères suisses de l’ordre de 7 % pour l’ensemble de l’année 2018. Une dynamique que l’industrie n’avait plus connue depuis les années 2011-2012 et qui avait cruellement fait défaut lors des récentes éditions du Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH). Plus rien de tel aujourd’hui. L’humeur maussade qui avait prévalu ces derniers temps, incitant les Maisons exposantes à boucler leur ceinture de sécurité à double tour, n’est plus de mise. Autrement dit, les horlogers osent à nouveau ; ils osent prendre des risques pour le plus grand bonheur d’aficionados quelque peu lassés par une « vintage mania » aux relents souvent peu imaginatifs. Pas question toutefois de retomber dans les travers du passé. La récente crise a eu ceci de bon que les horlogers arrivent cette année avec des collections équilibrées et créatives, affichant une claire montée en gamme mécanique. Après trois SIHH tout en retenue, place à un millésime 2019 de maturité, un millésime de belle et fière horlogerie.

Premier constat, les Maisons ont travaillé leurs collections existantes essentiellement en proposant des extensions de gamme dont la thématique colle à l’univers de la marque. Chez IWC, ce sont les montres d’aviateur qui tiennent la vedette, une spécialité de la Maison depuis 1936, alors que Baume & Mercier donne de la profondeur à son mouvement propriétaire Baumatic. Roger Dubuis continue de rugir sur les circuits aux côtés de ses partenaires Pirelli et Lamborghini. La poésie du temps trouve de nouvelles déclinaisons chez Hermès, alors que Panerai peaufine ses instruments de plongée professionnels et que Cartier continue de revisiter ses modèles historiques, notamment sa Tonneau de 1906 et sa Baignoire dessinée vers 1910. On notera l’apparition de deux nouvelles collections, la très attendue Code 11.59 by Audemars Piguet, d’emblée proposée en six modèles allant de la version trois aiguilles au quantième perpétuel en passant par le chronographe flyback, la répétition minute et le tourbillon volant ou squelette. Honneur aux dames pour la seconde avec le lancement du Galop d’Hermès, une collection contemporaine et minimaliste due au designer Ini Archibong qui propose une « métamorphose d’étrier » sur mouvement quartz avec boîtier en acier ou or serti.

On notera l’apparition de deux nouvelles collections, la très attendue Code 11.59 by Audemars Piguet et le Galop d’Hermès côté femme.
Du compliqué au très complexe

On l’aura compris, les horlogers relèvent la tête, nettement moins réticents à faire toute la démonstration de leur savoir-faire. Les montres à trois aiguilles en acier, cette offre d’entrée de gamme omniprésente ces dernières années, cèdent ainsi le pas à des garde-temps plus compliqués plus travaillés qui donnent un nouvel éclat aux collections horlogères emblématiques des marques. C’est par exemple le cas chez Montblanc, qui équipe sa ligne Heritage de complications « nobles », ou d’A. Lange & Söhne, qui dévoile une nouvelle version de sa Zeitwerk avec calendrier périphérique, sans oublier Ulysse Nardin, qui a retravaillé sa Freak dans un registre financièrement plus accessible. À n’en pas douter, cette montée en gamme correspond parfaitement à des marchés aujourd’hui plus réceptifs à des modèles de belle horlogerie mécanique. On ne s’étonnera donc pas de voir le vintage perdre de sa superbe dans un environnement où pratiquement aucun anniversaire, généralement célébré en grande pompe, ne vient raviver la flamme de la nostalgie horlogère.

Datograph Perpetual Tourbillon © A. Lange & Söhne
Datograph Perpetual Tourbillon © A. Lange & Söhne

Dans un SIHH à la confiance retrouvée, les perles horlogères n’en ont que plus de relief. On dénichera ainsi en déambulant dans les travées quelques pièces d’exception, ces montres de collectionneurs hors norme, bien présentes sur le Salon mais qui ne sauraient plus être présentées comme des « phénomènes de foire ». Bovet fait ainsi son entrée au SIHH avec ses Virtuoso IX et Récital 21 faisant preuve d’un savant dosage entre esthétisme et complexité. Chez Vacheron Constantin, c’est sa Traditionnelle Twin Beat dotée d’un mouvement à deux tempos pour une réserve de marche de 65 jours qui attirera immanquablement les regards alors que Jaeger-LeCoultre en impose avec sa Master Grande Tradition GyroTourbillon Westminster Perpetual et que Girard-Perregaux se met la tête dans les étoiles avec la Bridges Cosmos dotée de deux globes surplombant un tourbillon. De la très belle ouvrage qui trouve son pendant au Carré des Horlogers et son lot de surprises au rang desquelles une Répétition Minutes Tourbillon Volant « Légèreté » chez Speake-Marin, une Angelico célébrant les 10 ans de Christophe Claret ou encore une répétition minutes minimaliste chez H. Moser & Cie qui supprime les aiguilles de sa Swiss Alp Watch Concept Black.

Dans un SIHH à la confiance retrouvée, les perles horlogères n’en ont que plus de relief.
Honneur aux femmes

Quelques bonnes surprises également du côté des matériaux avec des alliages inédits, utilisés essentiellement pour les carrures des montres sportives et généralement à base de carbone dont les propriétés collent aux performances de ces modèles. Les nouveaux ovnis ont pour nom Carbotech (fibres de carbone compressées) chez Panerai, intégré dans sa Submersible MBG-Tech au boîtier en verre métallique amorphe. La marque présente également un Eco-Titanium ou titane recyclé. Chez Ulysse Nardin, c’est le Carbonium (fibres de carbone utilisées dans l’aéronautique) qui tient la vedette, alors qu’IWC arrive avec son propre Ceratanium (titane céramisé). Ce côté très technique trouve son pendant dans le squelettage des pièces, une pratique qui s’est largement répandue cette année au sein des Maisons dont une grande partie a parfaitement compris tout l’intérêt à retirer de ces efforts de « transparence ».

Pilot's Watch Chronograph TOP GUN Edition Mojave Desert © IWC
Pilot's Watch Chronograph TOP GUN Edition Mojave Desert © IWC

La conclusion revient aux dames dont l’ergonomie du poignet est désormais sujette à toutes les attentions. Comme la femme est l’avenir de l’homme, a fortiori, elle l’est également pour les horlogers. En d’autres termes, plus question de reléguer l’offre féminine en fin de catalogue. Un signe qui ne trompe pas. Les irréductibles partisans des montres « grande surface » proposent désormais des modèles portables par des femmes, à l’instar de Greubel Forsey, qui arrive avec un Balancier Contemporain de 39,6 mm de diamètre, ou de Panerai, dont la Submersible, montre catégorie poids lourds, est disponible également en version 42 mm. Mais si l’approche est donc résolument proactive, la séduction ne passe plus forcément par les métiers d’art, hormis les incontournables Bovet, Cartier, Piaget, Ulysse Nardin et Vacheron Constantin de l’année. C’est du côté du design, de la motorisation et du sertissage que se sont déplacés les enjeux. Avec des pièces originales, gaies, voire ludiques. Comme le SIHH 2019 !

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