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“Made in Britain” (I)
Histoires de montres

“Made in Britain” (I)

lundi, 14 novembre 2016
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Explosion des ventes à la suite de l’effondrement de la livre sterling, apparition de nouveaux acteurs locaux qui revendiquent une place sur les marchés, même les plus sélectifs… Le Royaume-Uni est devenu en quelques mois la coqueluche horlogère.

Et si James Bond allait bientôt abandonner ses Omega, Rolex et autre Seiko pour porter une montre « politiquement correcte », soit un produit insulaire aux couleurs de l’Union Jack ? Vu les enjeux publicitaires, une telle éventualité n’est certes pas pour demain. Pour ce qui est des capacités à réaliser un tel produit dont l’agent 007 n’aurait pas à rougir – est-ce seulement possible ? –, il en va tout autrement. Et pour une bonne raison. Le marché horloger britannique est en pleine effervescence et ce, à plus d’un titre. Dans un environnement des plus moroses pour l’horlogerie suisse, qui a vu ses exportations chuter de 10,2 % sur les neuf premiers mois de l’année, le Royaume-Uni tire parfaitement son épingle du jeu avec une hausse de 4 % sur la même période.

C’est simple, depuis que le corps électoral du pays s’est prononcé en faveur du Brexit, l’effondrement de la livre sterling, en baisse de 18 % contre franc suisse depuis juin, s’est traduit par une explosion des ventes. Que l’on en juge : sur le seul mois de septembre, les expéditions de montres suisses vers le Royaume-Uni sont en hausse de 32,4 % à CHF 120,6 millions, positionnant le marché en quatrième position des destinations horlogères helvétiques, juste derrière le Japon. Et comme cela prend généralement un semestre pour que les ajustements de prix prennent effet, cela veut dire que la fièvre consumériste n’est pas près de retomber.

L’Allemande Glashütte n’est pas le seul terreau favorable à l’éclosion d’une horlogerie de qualité non suisse.
Un riche passé en point de mire

Les Maisons helvétiques ne sont d’ailleurs pas les seules à profiter de ce nouvel environnement monétaire. Les horlogers britanniques sont également de la partie. Et cette dénomination plurielle n’est certainement pas galvaudée : depuis quelques années, on assiste en effet à la renaissance de la mesure du temps « Made in Britain », synonyme d’une saine émulation dans la branche. On est certes encore très loin de l’époque des Thomas Mudge (1715-1794), inventeur de l’échappement à ancre, et autre Edward Dent (1790-1853), constructeur de l’horloge de Big Ben, époque où la Grande-Bretagne régnait en maître sur la planète horlogère pour accaparer à elle seule la moitié de la production de garde-temps avec quelque 200 000 pièces par an.

Roger W. Smith Series 4
Roger W. Smith Series 4

Il n’empêche, une nouvelle génération de Maisons est en train d’émerger au Royaume-Uni, faisant bien comprendre que l’Allemande Glashütte n’est pas le seul terreau favorable à l’éclosion d’une horlogerie de qualité non suisse. Il y a peu, on ne connaissait en effet que le grand Roger Smith, le fils spirituel de feu Georges Daniels installé sur l’île de Man qui ne réalise qu’une dizaine de pièces par an ; on avait peut-être vu les montres des frères irlandais John et Stephen McGonigle, formés à l’aune des Christophe Claret, Breguet ou Audemars Piguet ; peut-être également avait-on entendu parler de Stephen McDonnell, autre horloger irlandais à la base de la Legacy Machine Perpetual de MB&F. Pour le reste, peu de noms venaient poindre à l’horizon.

Mc Gonigle Tuscar Banu
Mc Gonigle Tuscar Banu
L’entrée de gamme n’est pas épargnée

Plus rien de tel aujourd’hui. Les initiatives se multiplient, et elles s’échelonnent tout au long du spectre horloger. Dans le registre d’entrée de gamme et depuis le début de l’année, on a ainsi vu apparaître Marloe, une société qui ne propose que des montres mécaniques à remontage manuel à des prix défiant toute concurrence. Et pour cause, elle se fournit en Chine et se targue de ne surtout pas le cacher. Sur son site, les fondateurs de la marque prennent ainsi la plume pour expliquer longuement qui sont les incontournables producteurs de mouvements mécaniques, suisses ou japonais, et quels avantages ils ont eu à traiter avec ceux de l’Empire du Milieu sous un design 100 % britannique.

Marloe
Marloe ne propose que des montres mécaniques à remontage manuel à des prix défiant toute concurrence.

Autre apparition, celle de Fears Watch Company, qui a choisi le récent Salon QP pour son baptême du feu. Née en 1846 et active jusque dans les années 1960, Fears est ainsi relancée par Nicholas Bowman-Scargill, représentant de la sixième génération de la famille fondatrice qui a choisi d’équiper les garde-temps de la marque de mouvements quartz suisses produits par Ronda, des garde-temps d’inspiration toute britannique, cela va sans dire. Mais l’entrée de gamme n’est pas tout. Depuis peu, l’horlogerie du pays s’est attaquée à des bastions jusqu’ici défendus de haute lutte par les Maisons suisses, non sans avoir recours à leur savoir-faire…

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